Corporalis


2022 - 2023
Recherche et exploration
En collaboration avec l’artiste Marion Schneider
Financé par le Conseil des Arts du Canada, 2022
Montréal (Qc), Canada


Projet de recherche-création sur la représentation humaine non genrée en sculpture, en cours de réalisation grâce à l’aide du conseil des arts du Canada. Corporalis est une réinterprétation du groupe sculptural Satyre-Hermaphrodite, dont la réplique la plus connue et la plus complète, située à Dresde au Staatlich Kunstammlungen, est un marbre de petite taille. Celle-ci représente Hermaphrodite, nue, qui tente d’échapper à l'étreinte de Satyre. Souvent interprétée comme érotique, la composition nous parait plutôt comme un symbole de la violence vécue par les personnes non binaires et genderqueer. La position d’Hermaphrodite et de Satyre figurent pour nous une position forte de rejet et de tension envers cette violence et le patriarcat. Par un processus de dessin, de scan, de modélisation, d’impression 3d et de moulage, nous avons réinterprété l’oeuvre originale pour en faire une représentation symbolique, actualisée et à notre image; non genrée, fluide et sans cesse en mouvement. Ainsi, cette oeuvre pousse l’aspect du dialogue entre la figuration et l’abstraction et trouble les repères sexués et genrés dans la représentation du corps humain. La douceur organique de Corporalis contraste avec la violence de la sculpture originale. Les corps se sont fusionnés en une seule entité et le figuratif est devenu abstrait. Les repères de chacun sont troublés et les stéréotypes désamorcés. La matérialité choisit pour cette sculpture est de même très importante. La glace fond, devient liquide. Le processus de fonte de cette sculpture de glace solide vers l’eau sous sa forme liquide fait partie de l’oeuvre en soit. Cette transformation physique évoque la fluidité des genres et des corps, qui sont principalement constitués d'eau et en constante évolution jusqu'à leur dissolution. En outre, en observant la fonte de la sculpture, il est impossible de ne pas penser à la fonte des glaces, soulignant ainsi les enjeux environnementaux et établissant un lien entre la théorie queer et l'écologie.




Argile & Gypse


2023 - 2024
Recherche et exploration
Montréal (Qc), Canada


Étude formelle et matérielle en cours impliquant des matériaux récupérés sur des chantiers de construction (ici la combinaison de l'argile et du gypse intégrée à une armature d’acier). Cette recherche s'inscrit dans une initiative de réemploi, adressant l'impact environnemental majeur du secteur de la construction reconnu comme l'un des plus polluants. La réutilisation des matériaux de construction offre une solution durable pour atténuer les problèmes environnementaux liés à la production de nouveaux matériaux. Elle contribue à la préservation des ressources naturelles limitées en évitant l'exploitation intensive de matières épuisables comme les matières minérales, réduisant ainsi la demande en ressources primaires et préservant les écosystèmes fragiles. En prolongeant la durée de vie des matériaux, cette approche contribue à son niveau à la réduction de l’empreinte carbone associée à la production de ces matériaux de construction.  Le réemploi contribue également à la réduction des émissions de gaz à effet de serre liées à la gestion des déchets en évitant l'accumulation de débris de construction dans les sites d'enfouissement. En conclusion, ce projet vise à encourager le réemploi de matériaux de construction dans le domaine des arts visuels, posant ainsi les bases d'une symbiose entre deux domaines distincts et une approche plus durable et respectueuse de l'environnement.






La Madone


03 mars 2022 – 03 mai 2022
Corpus d’oeuvres présenté dans le cadre de l’exposition de groupe Intérieure
Galerie Cache Studio
Montréal (Qc), Canada


« Je prends, comme point de départ, la définition du mot intérieur, un mot qui me revenait constamment à l’esprit lorsque je songeais aux œuvres des femmes qui font partie de cette exposition.(...) La même définition s’applique d’ailleurs à l’œuvre d’Eve Saint Jean, qui elle, explore une autre partie de l’âme : le vaste intérieur de l’inconscient collectif. Sur ce terrain, l’intime rejoint l’intersubjectif. Ses odyssées dans l’histoire de l’art déconstruisent sur leur passage les archétypes lancinants qui en alourdissent l’équipage. (...) Lacan l’avait dit, « la femme n’existe pas ». Les pratiques de ces femmes incorporent des probabilités qui font éclater de l’intérieur la conception monolithique de la femme, probables parce qu’elles naissent du fond, parce qu’« intérieures».»

-Stephanie Cambria
Fondatrice et Commissaire de la Galerie Cache Studio.







Amnésie Collective - 2021


19 mai 2021 – 19 juin, 2021
Exposition solo
Présentée à la Galerie AVE
Montréal (Qc), Canada


« Saint Jean a commencé cette série d’œuvres avec un point de départ analytique : comment les archétypes historiques ont-ils façonné la société contemporaine, et comment ces archétypes peuvent-ils être reconfigurés en applications neutres et universelle? Imaginant les « archétypes » comme des formes abstraites en soi – des constructions sociales dont les significations se sont brouillées et dégradées avec le temps, Saint Jean neutralise les motifs que l’on trouve dans les peintures classiques au point qu’ils n’existent plus que comme des champs embryonnaires de couleurs, de gestes, de lignes et de formes.»

-Maela Ohana
Fondatrice et Commissaire de la Galerie Archive Contemporary, Fondatrice de la publication Archive Collective Magazine et Co-Fondatrice et directrice artistique de The Earth Issue.